En sursis ?

Ce n’est pas un mystère : depuis une bonne année, il est devenu carrément impossible de jouer au curling à Lyon. On l’a déjà relaté ici. On peut éventuellement y pousser des pierres, mais rien qui ne s’apparente à notre sport ou se mêle précision du geste, audace et stratégie intense. Tout cela, on l’a bel et bien oublié.

C’est pour cette raison qu’on a demandé à rencontrer l’adjoint aux sports de la ville de Lyon. Ce n’est pas n’importe qui : Yann Cucherat est un ancien gymnaste vice-champion du monde, champion d’Europe de gymnastique. Le sport confidentiel, en mal de reconnaissance, il connaît mieux que quiconque. On est allé lui expliquer pourquoi on ne peut plus jouer et pourquoi on refuse des adhérents. On ne réclame pas grand-chose : juste une petite place au milieu des mastodontes que sont les clubs de patinage et de hockey lyonnais, et qui, au passage, ont réclamé notre disparition. On le savait déjà.

En sursis ?Depuis 1971, le Curling Club de Lyon vit à la patinoire Baraban sans n’avoir jamais bénéficié du moindre centime de subvention, sur une piste reléguée en bord de patinoire et reste balloté au bon vouloir des autres clubs : son créneau a plusieurs fois changé ou a été utilisé de manière unilatérale sans préavis. On fait avec. Aucune possibilité d’évolution ou de développement n’est possible avec une seule piste : au-delà de 10 adhérents, tout le monde ne peut jouer. Ces gens finissent par ne pas revenir, alors que le club croule sous les demandes…

Mais avant de développer quoi que ce soit, il faudrait déjà pouvoir jouer. Simplement jouer. Aujourd’hui, le devers est tellement important que les pierres n’atteignent même pas la maison, elles sortent de la piste avant, quand les conditions de glisse le permettent. En cause un matériel défaillant depuis plus d’un an (parce que quelque part, on a décidé de faire l’économie de l’entretien…), multiplié par une glace labourée par les hockeyeurs, multiplié par un temps de surfaçage insuffisant. Avec un peu de chance, seulement 1 heure et 20 minutes sont utilisables sur un petit créneau de 2 heures. Alors, c’est bizance, même si ça penche.

Résultat de la rencontre ? Vu qu’on n’arrive déjà pas à entretenir les équipements des gros clubs, on ne peut rien pour les petits. Au Curling Club de Lyon, avec ses 9 adhérents, on doit friser l’indécence : on ose réclamer quelque chose ! L’adjoint aux sports aura finalement tout balayé. Il aura juste concédé de confier pour avis notre requête concernant l’installation d’une seconde piste aux bons soins d’un des clubs qui a demandé notre mort. C’est surréaliste !

C’est un magnifique coup d’épée dans l’eau, avec l’oppressante impression qu’autrui va décider de notre sort. Notre fédération nous ignore. Nos responsables politiques locaux aussi. On est vraiment désabusés.

Mais on a tout de même invité Mr Cucherat à jouer avec nous. Et on l’accueillera avec grand plaisir. Mais qu’il se dépêche : on est peut-être plus là très longtemps.

3 commentaires pour «En sursis ?»

  1. De tout coeur avec vous !!! Il y a tellement à dire …. n’abdiquez pas !
    Plus facile à dire qu’a faire pour certain, considérablement lassant pour d’autres, …. vous savez tous ce que je pense à ce sujet.

    Tous mes encouragements, tous nos encouragements pour votre survie (car c’est de cela qu’il est question malheureusement).
    Le 28/12 notre soirée que j’ai réussi à glaner entre 2 Magnus et autres a été fortement accés sur le handi avec l’aide du comité handi06 et du Cdos. Je ne sais pas encore quelle sera la portée de cette action mais le retour d’expérience sera communiqué à ceux qui le veulent. Je reste persuadé que la dimension cohésion sociale est un facteur à utiliser à fond.

    Amitiés
    Alain Dublanchet

    Les Niçois sont à fond derrière vous !

    Passez malgré tout d’excellente fêtes.

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